Covid-19 : rapport de l'Organisation mondiale de la santé sur l'origine du virus

Covid-19 : rapport de l'Organisation mondiale de la santé sur l'origine du virus

Covid-19 : rapport de l'Organisation mondiale de la santé sur l'origine du virus

Un rapport sans surprise. Et sans risque de froisser Pékin. La douzaine d'experts internationaux envoyés en Chine, en janvier, par l'Organisation mondiale de la santé(OMS), ont rendu leur enquête sur les origines du Covid-19. Ils présentent mardi 30 mars à Genève le détail de leurs conclusions, qui privilégient la piste d'une transmission du coronavirus Sars-CoV-2 à l'être humain par un animal intermédiaire à partir d'un animal réservoir (vraisemblablement la chauve-souris).

Un animal intermédiaire a "probablement" transmis le virus

Le rapport privilégie la théorie généralement admise de la transmission naturelle du virus d'un animal réservoir (probablement la chauve-souris) à l'humain, par l'intermédiaire d'un autre animal non encore identifié. Parmi les suspects figurent le chat domestique, le lapin ou encore le blaireau-furet. Le rapport n'exclut pas non plus la responsabilité du vison, élevé pour sa fourrure en Chine dans de multiples centres.
Quant au pangolin, ce sont des chercheurs chinois qui ont les premiers avancé cette hypothèse. Mais depuis, les scientifiques ont écarté cette piste.
La transmission directe par la chauve-souris est jugée "possible"

Dans ce rapport qui multiplie les hypothèses, la transmission directe du virus via la chauve-souris est également jugée "possible" par les experts. La chauve-souris a très tôt été identifiée comme l'animal qui aurait probablement servi de réservoir au virus. "Un virus à 96% identique au Sars-CoV-2 a été identifié chez des chauves-souris capturées en Chine. La chauve-souris est donc très vraisemblablement le réservoir du virus". Le rapport souligne que "des anticorps visant les protéines du coronavirus de la chauve-souris ont été trouvés chez des humains ayant eu un contact étroit avec des chauves-souris".
L'hypothèse de la viande surgelée est "très faible" mais pas totalement écartée

L'hypothèse de la viande surgelée est "très faible" mais pas totalement écartée


Les experts ne balaient pas totalement l'hypothèse d'une transmission par de la viande surgelée. Ils jugent ce scénario "possible", mais sa probabilité "très faible". L'hypothèse d'une arrivée du virus en Chine via les aliments surgelés dès 2019 serait "extraordinaire", selon eux, car le virus "ne circulait alors pas à grande échelle" dans le monde. Si l'étude fait état de "certaines preuves d'une possible réintroduction du [coronavirus dans le pays] via le maniement de produits congelés importés contaminés", aucun élément "concluant" n'indique que le pathogène puisse "se transmettre par la nourriture".

Confrontée aux critiques occidentales, notamment des Etats-Unis qui l'accusent d'avoir mal géré les débuts de la crise, la Chine avance depuis l'an passé l'idée d'une origine étrangère du Sars-CoV-2. La presse chinoise l'a accréditée en rapportant largement la détection par les autorités sanitaires d'échantillons "positifs" au coronavirus sur des emballages d'aliments surgelés importés. "Le but est probablement d'introduire suffisamment de doute pour que les gens s'interrogent sur l'origine du virus", a déclaré à l'AFP Adam Ni, directeur de l'institut de recherche China Policy Centre, basé en Australie.

La piste d'un accident de laboratoire est balayée

Les experts écartent en revanche la possibilité d'une transmission à l'humain lors d'un accident de laboratoire. Ils n'ont pas étudié le cas d'une fuite volontaire et jugent "extrêmement improbable" un accident. "Le risque d'avoir cultivé de façon accidentelle le Sars-Cov-2 en laboratoire est extrêmement faible", ajoutent-ils. Ils notent néanmoins que, "bien que rares, les incidents de laboratoire peuvent se produire".