La TELECONSULTATION
- Particuliers |
- 15/01/2021
Le boom des téléconsultations observé pendant le premier confinement n'a pas été un feu de paille, mais s'est poursuivi toute l'année dernière. Selon la Caisse nationale d'assurance-maladie, 19 millions de téléconsultations ont été facturées en 2020, tous types de prescripteurs inclus. Un record, qui s'explique évidemment par le stress que l'épidémie de Covid a causé au système de santé et par une politique gouvernementale très volontaire en la matière depuis mars.
Pendant la crise sanitaire, les personnels hospitaliers ont été mobilisés pour soigner les patients Covid en état grave. Mais les médecins libéraux ont, eux, dû lutter pour continuer à travailler. Dans un premier temps, ils ont eu du mal à s'équiper en masques et en blouses. Leurs patients se terraient chez eux de peur d'être contaminés. Ils ont donc été les principaux bénéficiaires des mesures d'assouplissement de la téléconsultation, avec 17,2 millions de feuilles de soin remplies à distance.
Un bond impressionnant
En 2020, les principaux freins à cette pratique ont été levés. Les téléconsultations ont été prises en charge à 100 % par l'Assurance-maladie obligatoire, afin de faciliter le tiers-payant intégral et d'éviter tout reste à charge pour le patient. Cette mesure a été prolongée jusqu'à la fin 2022. L'obligation de connaissance préalable du patient via un rendez-vous initial de visu a été levée. Les consultations par téléphone ont été prises en charge.
Au total, 5,4 % de l'activité des médecins libéraux a été réalisée hors de la présence physique du patient, sur 319 millions d'actes facturés. C'est un bond impressionnant, car avant la crise, la téléconsultation ne représentait que... 0,1 % du total.
Eviter que l'élan ne retombe
Si de nouvelles habitudes ont été prises, il n'est pas encore certain que les téléconsultations resteront à ce niveau quand l'épidémie aura disparu. Leur nombre a fluctué durant l'année. Ainsi, il y a eu 4,5 millions de téléconsultations en avril, au pic de la première vague de la pandémie, puis 1,9 million durant le déconfinement en juin, et 650.000 en août. Les semaines les plus chargées ont suivi le sommet des deux vagues épidémiques : du 6 au 12 avril, la téléconsultation a représenté 28 % des consultations et du 9 au 15 novembre, 7,7 %.
Pour éviter que l'élan ne retombe et aller plus loin en matière de télémédecine, il a été décidé d'investir 100 millions d'euros, dans le cadre du « Ségur de la santé », en juillet. Cela passera par des négociations conventionnelles , qui ont échoué en novembre, mais qui devraient reprendre au deuxième trimestre. Au programme, l'assouplissement du cadre de la téléconsultation, de la téléexpertise, l'extension à d'autres métiers - sages-femmes, dentistes… - et un cadre pour développer la télésurveillance.