Le sport pour lutter contre le stress, l'anxiété et la dépression
- Particuliers |
- 16/03/2023
Les études sont unanimes : la pratique d'une activité physique permettrait de lutter contre les troubles mentaux, et serait même - dans certains cas - plus efficaces que certains soins et médicaments. A l'occasion de la Semaine du cerveau, retour sur les nombreux bienfaits du sport pour combattre le stress, l'anxiété, et même la détresse psychologique.
Enjeu de santé publique, la santé mentale est au cœur des préoccupations des autorités sanitaires à travers le monde au point d'être désormais considérée comme le mal du siècle. En 2019, l'Organisation Mondiale de la Santé(OMS) faisait état d'une personne sur huit présentant au moins un trouble mental, à savoir pas moins de 970 millions d'individus aux quatre coins de globe. Et ce sans compter sur l'impact de la pandémie de Covid-19, qui serait à l'origine d'une hausse considérable, de l'ordre de +26% à +28%, du nombre de personnes touchées - bien qu'une récente étude nuance l'impact de la crise sanitaire sur la santé mentale.
Guerre en Ukraine, crise économique, dérèglement climatique, hausse de la précarité, contribuent à dégrader la santé mentale des populations. Un constat qui nécessite de renforcer les aides et les soins en la matière, mais aussi la prévention. Et le sport pourrait amplement contribuer à lutter contre nombre de troubles mentaux. C'est la science, et les autorités sanitaires, qui le disent ! Il y a moins d'un mois, un rapport présenté par l'OMS et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) faisant état d'une hausse de la sédentarité et d'un niveau d'activité insuffisant dans l'Union européenne montrait qu'au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine pourraient permettre d'éviter 11,5 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles d'ici 2050, dont des cas de dépression.
"La pratique régulière de l’activité physique est l’une des choses les plus importantes que l’on peut faire pour vivre en bonne santé. Non seulement elle réduit de manière significative le risque de nombreuses maladies non transmissibles, mais elle améliore également la santé mentale et accroît le bien-être", y explique le docteur Kremlin Wickramasinghe, chef par intérim du Bureau européen de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.
Le sport pour gérer les troubles de l'anxiété
La plus récente étude sur le sujet est le fait de chercheurs de l'université d'Australie-Méridionale qui ont planché sur l'impact de la pratique d'une activité physique sur les troubles mentaux. Publiés dans le British Journal of Sports Medicine (BJSM), leurs travaux se basent sur 97 examens, 1.039 essais, et plus de 128.000 participants, et suggèrent que le sport, qu'il s'agisse de yoga, de marche rapide, de fitness, ou autres, est bénéfique pour améliorer les symptômes de la dépression, de l'anxiété, et du stress. Si le type d'activité physique n'a que peu d'importance quant à l'impact qu'il peut avoir sur la santé mentale, la durée et l'intensité ne sont elles pas à négliger. Il apparait que les protocoles d'une durée de douze semaines ou moins ont été les plus efficaces, tout comme les exercices d'intensité élevée.
Les auteurs de l'étude vont même encore plus loin puisqu'ils expliquent que la pratique d'une activité physique serait 1,5 fois plus efficace que la psychothérapie ou les médicaments habituellement prescrits pour lutter contre les symptômes de la dépression. Un constat qui dépend bien évidemment de l'intensité des troubles observés, ainsi que de leur nature. D'après l'étude, les personnes souffrant de dépression, les femmes enceintes, les femmes en post-partum, les personnes en bonne santé et les personnes atteintes du VIH ou d'une maladie rénale, sont celles pour lesquelles la pratique du sport serait le plus bénéfique.
"On sait que l'activité physique contribue à améliorer la santé mentale. Pourtant, malgré les preuves, elle n'a pas été largement adoptée comme traitement de premier choix", explique le Dr Ben Singh, chercheur principal à l'université d'Australie-Méridionale. "Nous espérons que cette revue soulignera la nécessité de l'activité physique, y compris les interventions d'exercices structurés, comme approche principale pour gérer la dépression et l'anxiété", précise une co-auteure de ces travaux de recherche.
Sport et cerveau, une connexion à ne pas négliger
"Le bien-être mental et physique permet le bon fonctionnement de notre cerveau", peut-on lire sur le site officiel de la Semaine du Cerveau, dont cette 25e édition mettra à l'honneur - entre autres - la thématique "Cerveau et Sport". A la clé ? De nombreux événements - conférences, ateliers, et autres débats - traitant de l'impact de la pratique sportive sur le cerveau, mais aussi le rôle joué par la méditation. Une pratique sur laquelle les scientifiques planchent actuellement dans le contexte de la maladie d’Alzheimer.
De son côté, la Fédération pour la recherche sur le cerveau (FRC) vante elle aussi les bienfaits de la pratique d'une activité physique sur le cerveau depuis de nombreuses années. Dans une communication datée de 2019, elle évoque une "amélioration des capacités cognitives", et explique même que la pratique du sport "pourrait protéger de certaines pathologies du cerveau telles que les maladies neurodégénératives et la dépression", s'appuyant sur une étude scientifique internationale menée en 2016.
"Il est même prouvé scientifiquement que la pratique d’une activité physique régulière protège de la maladie d’Alzheimer, au moins autant que la pratique d’activités intellectuelles. Les effets du sport sur le cerveau peuvent être indirects (meilleure oxygénation, métabolisme amélioré…), mais la pratique d’une activité sportive libère aussi un certain nombre de molécules psychoactives, telles que les endorphines, pouvant jouer sur l’humeur et les circuits de la douleur", peut-on lire. Autant d'études et d'arguments scientifiques qui montrent que le sport n'est pas à négliger pour lutter contre les troubles mentaux, et autres pathologies du cerveau.